La barbaque à papa by Timothy Childs

La barbaque à papa by Timothy Childs

Auteur:Timothy Childs [Childs, Timothy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782070487806
Google: la0EtwAACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1980-05-14T22:00:00+00:00


XVI

La chambre 429 était comme toutes les autres : une porte dont la peinture marron s’écaillait, et sur laquelle étaient cloués trois chiffres en laiton. Je frappai et attendis, mais Whitey n’était toujours pas convaincu. Au bout d’une minute, on tira un verrou. La poignée tourna et la porte s’entrouvrit pour révéler un œil terrifié.

— Je suis un ami, Whitey.

La porte se referma, puis je l’entendis enlever la chaîne de sécurité. Quand Whitey rouvrit, ce fut juste assez pour me permettre de me glisser de profil à l’intérieur.

L’univers de Whitey était assez propre, et le vieillard possédait trop peu de biens pour être désordonné. À un bout de la chambre, une minuscule salle de bains, à côté d’un placard fermé par un rideau. Le lit en fer n’était pas fait. Une vieille commode, un fauteuil éventré, une table ronde en bois et deux chaises branlantes. C’était tout.

Whitey me montra la table de la main, et je m’assis.

— Je n’ai pas vu Wilbur, dit-il.

Whitey était toujours debout, adossé à la commode.

— Depuis quand ne l’avez-vous pas vu ?

Il leva la tête et me regarda mieux, de ses yeux larmoyants.

— Je ne suis pas sûr. Moi, les dates, vous savez ! Une semaine, à peu près.

Il parlait comme en rêve.

— Et jeudi dernier ? Vous rappelez-vous l’avoir vu depuis jeudi dernier ?

Il se toucha le menton de l’index droit.

— Jeudi ? Oui, je l’ai vu jeudi après-midi. La femme de chambre change mon lit le jeudi, vous comprenez, et je suis allé dans la chambre de Wilbur, comme d’habitude.

Whitey baissa les yeux sur le tapis. Ses cheveux, ou plutôt ce qui en restait, étaient blonds-blancs.

— Oui, c’est la dernière fois que j’ai vu Wilbur. Jeudi après-midi.

Je tirai l’autre chaise et la fit pivoter vers lui.

— Venez donc vous asseoir à la table, Whitey. Vous serez mieux.

À contrecœur, il s’approcha et s’assit, résigné à cette violation temporaire de son domicile. La soixantaine, petit, il avait dû être costaud autrefois. Il portait un T-shirt et un pantalon noir. Sa brioche passait par-dessus la ceinture, visible par les trous de son peignoir de bain en loques.

— Le sous-directeur m’a dit que Wilbur avait été tué.

— C’est ce que nous avons pensé d’abord, mais le mort que nous avons trouvé n’était pas Wilbur, dis-je. Au fait, je m’appelle Peter Stokes.

— Enchanté, marmonna-t-il.

— J’essaye de découvrir où se trouve Wilbur. Vous comprenez, Whitey, quelqu’un voulait que nous pensions que Wilbur était mort, et Wilbur est peut-être en danger.

— Ou bien, il est aussi dans le coup. (Whitey était beaucoup plus astucieux qu’il n’en avait l’air. Il saisit au vol ma pensée.) Oh, je sais. Vous pensez que je suis idiot, mais ce n’est pas vrai. Je suis poivrot, c’est tout.

Je remarquai les bouteilles sur la commode.

— Je n’ai jamais pensé que vous étiez idiot, dis-je. Et même si je l’ai pensé, je ne le pense plus maintenant, d’accord ?

— D’accord, dit-il, le visage presque heureux un instant. Vous pensez que Wilbur est mêlé à un crime, monsieur Stokes ?

— Je ne sais pas. Je n’arrive pas à comprendre comment quelqu’un aurait pu être tué avec son uniforme sur le dos, à moins qu’il soit dans le coup.



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